L'objet de votre mission est d'explorer le Missouri et le principal de ses affluents : par son cours et son accès aux eaux du Pacifique, le Missouri offre le mode de communication le plus direct et le plus praticable au point de vue du commerce à travers le continent.
(Thomas Jefferson, Instruction au capitaine Lewis, 20 juin 1803)
C'est un
livre publié en 2000 ... Le journal de la première traversée du
continent nord-américain de 1804 à 1806. Les deux personnages sont
magnifiques ... Le capitaine Meriwether Lewis et le capitaine
William Clark. La mission de Jefferson est impossible ... je ne parle
pas du danger, il est incommensurable ... Non je parle de la
Quête de la Connaissance... Il y a le politicien Jefferson
qui veut tout tout connaitre … la géographie du territoire, les
indiens, les coutumes, les langues, les relations entres tribus
etc... Et il en ajoute ... Il y a un passage dans la lettre de
mission qui me laisse rêveur et que scientifique et homme des
lumières Jefferson désigne comme "digne d’intérêt",
voyez plutôt ...
Un regard sur le territoire comme rarement réalisé ... Bref une aventure de rêve... et je ne peux m'empêcher de me dire " Mais pourquoi ils ne m'ont pas emmené avec eux ..."— Le sol de la région, sa végétation et ses produits, notamment ceux qui n'existent pas aux Etats-Unis:— Les animaux de la région en général, et plus particulièrement ceux qui n’existent pas aux Etats-Unis ;— Les vestiges de ceux que l'on peut considérer comme rares ou disparus, et les récits qui les concernentLes produits minéraux de toutes sortes, mais plus particulièrement les métaux, le calcaire, la houille et le salpêtre, les salines et les eaux minérales, avec la température de ces dernières et tout ce qui pourra offrir des indications sur leur nature— Les informations volcaniques :— Le climat tel que l'indiquent le thermomètre, la proportion des jours pluvieux, nuageux ou clairs, la foudre, la grêle, la neige, la glace, le début et la fin du gel, les vents prédominants aux diverses saisons, les dates auxquelles certaines plantes produisent ou perdent leurs fleurs ou leurs feuilles, la date d'apparition de certains oiseaux, reptiles ou insectes.
Extrait du journal de William Clark le 10 octobre 1805.
— Belle matinée. Nous avons chargé les
canoës et sommes partis à 7 h. À huit milles et demi en aval, nous sommes
tombés sur un très mauvais rapide. Comme nous avions déjà dépassé deux îles et
six rapides, dont plusieurs mauvais, nous avons jugé plus prudent de faire
halte près de huit cabanes de Nez Percés, sur bâbord, pour examiner les roches
à fleur d'eau. Deux canoës ont franchi le passage sans difficulté. Le troisième
a heurté un rocher et il nous a fallu uneheure pour le dégager sans qu'il ait
subi d'autre dommage qu'une légère déchirure, très vite réparée.
Nous avons acheté du poisson et des chiens aux Indiens, et
nous sommes repartis après avoir déjeuné. Il y avait parmi eux un homme venu des
chutes de la Columbia qui a dit avoir déjà vu des Blancs. Il désirait beaucoup
descendre la rivière avec nous, mais nous avons dû refuser son offre. Peu avant
ce camp nous sommes passés devant une tente près de laquelle un Indien se baignait
dans un petit trou d'eau, qu'il chauffait en jetant des pierres brûlantes. A
cinq mille plus bas, et soixante milles en aval des fourches, nous avons
atteint une branche qui doit être celle sur laquelle nous étions avec les
Shoshones. Je peux voir à une certaine distance à bâbord une haute crête à la
végétation éparse. C'est la seule partie boisée de cette région, car, aux
fourches, on ne voit pas un arbre, et il en a très peu durant toute la descente
de la Kooskooskee.
Une querelle qui semble avoir commencé comme une plaisanterie
s'est élevée entre Charbonneau un de nos interprètes, et Jo et R. Fields.
Notre arrivée a très vite attiré l'attention des Indiens qui
sont accourus de partout pour nous voir. Dans la soirée, l'indien des chutes
que nous avions vu aux Rugged Rapids nous a rejoints avec son fils clans un
petit canoë et a insisté pour nous accompagner jusqu'aux chutes. Comme nous
en sommes réduits au poisson et aux racines, nous avons fait une expérience
pour varier notre nourriture en achetant quelques chiens. Comme nous sommes
habitués à la viande de cheval, nous n'avons pas beaucoup apprécié ce nouvel aliment.
Les Chopunnish ont des quantités de chiens qu'ils emploient pour leur usage
domestique, mais qu'ils ne mangent jamais. Aussi avons-nous bientôt eu le
ridicule d'apparaître comme des mangeurs de chiens.
Les Indiens nous ont dit que la rivière était navigable sur
soixante milles en amont ; que, non loin de son embouchure où nous nous
trouvons maintenant, elle reçoit une branche venant du sud, et une autre
branche plus importante à deux jours de marche. Cette branche s'appelle la
Pawnashte et elle est le lieu de résidence d'un chef qui, à les en croire, a
plus de chevaux qu'il n'en peut compter. La rivière a de nombreux rapides près
desquels sont installées des pêcheries. Il y aurait dix établissements de cette
sorte avant qu'on n'atteigne la première branche sud - un sur cette rivière,
cinq entre celle-ci et la Pawnaslite. un sur cette dernière et deux au-dessus.
Tous ces Indiens font partie de la nation des Chopunnish et habitent dans des
tentes de forme oblongue, couvertes de toits plats.
Les Chopunnish ou Nez Percés sont des hommes solides et bien
faits ; leurs femmes sont belles. Les hommes sont vêtus d'une tunique blanche
en peau de bison ou d'élan, décorée de perles, de coquilles marines et de
nacre, avec des perles également piquées dans leurs cheveux ou cousues sur un
morceau de peau de loutre qu'ils portent autour du cou. Leurs cheveux sont
divisés en deux nattes qu’ils portent par-dessus leurs épaules. Ils arborent
des plumes et des peintures qu'ils trouvent dans leur région, en général du blanc, du vert et du bleu clair.
Quelques-uns portent une chemise faite de peaux travaillées et de longues
jambières, ainsi que des mocassins peints. Cela semble être leur tenue d'hiver,
avec autour du cou un collier d'herbes tressées.
Les femmes sont vêtues d'une chemise en peau de mouflon qui
descend jusqu'aux chevilles, retenue par une ceinture. Leurs coiffures sont
sans ornements. Leurs chemises sont décorées de petits morceaux de cuivre de
formes différentes, de perles, de coquillages et d'os curieux. Les hommes
exposent les parties du corps que les autres peuplades dérobent généralement à
la vue, mais les femmes sont plus soucieuses de dissimuler ces parties
qu'aucune autre nation que j'aie vue.
Ils ne semblent avoir que peu de distractions. Connue leur situation
nécessite les plus grands efforts pour se procurer de la nourriture, c'est à
quoi ils s'emploient la plupart du temps. Tout l'été et l'automne, ils pêchent
le saumon. L’hiver ils chassent le daim en parcourant les plaines sur des raquettes
et s'occupent de leurs innombrables chevaux. Au printemps, ils franchissent les
montagnes pour gagner le Missouri et se procurer la chair et les peaux de
bisons. C'est alors qu'ils rencontrent bien souvent leurs ennemis et perdent
leurs chevaux et bon nombre des leurs.
Leurs maladies sont rares, et de nature scrofuleuse. Ils
font grand usage de bains chauds et froids. Ils sont très intéressés et
disposent avec parcimonie de ce qu'ils ont à manger ou à porter. Ils s'attendent
à recevoir quelque chose pour tout ce qu’ils
offrent ou pour les services qu'ils rendent, si modestes soient-ils, et ils
sont peu enclins à faire un geste réciproque.
Linum lewisii (lin de lewis) déterminé par Meriwether Lewis ... |
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